la diversification alimentaire

 

La diversification alimentaire du nourrisson

Source « le généraliste » février 2010

Dr Jean Pierre CHOURAQUI (Gastroentérologie, hépatologie et nutrition pédiatrique, CHU de Grenoble).

Rédaction Docteur Catherine Freydt

http://www.fmcdinan.org/article-la-diversification-alimentaire-du-nourrisson-45200829.html

 

Diversifier entre 17 et 28 semaines

L'allaitement exclusif au sein pendant environ six mois est un objectif souhaitable souligne le comité de Nutrition de la société française de pédiatre et le comité Européen sur la nutrition (Espghan) mais c'est le cas de bien peu de nourrissons (1.4).

Pour l'ensemble des bébés la diversification alimentaire ne doit pas sûrement pas se produire avant 17 semaines et peul être pas après 26 semaines (recommandations de l'Espghan).

Une diversification plus précoce est à risque de défauts d'apports (calcium, acides gras essentiels, fer, ration énergétique), et favoriserait la survenue de la dermatite atopique

Après 6 à 8 mois, le lait dévient insuffisant pour couvrir tous les besoins

A cette période, sont apparus chez l'enfant les signes de la maturité physiologique permettant la diversification : disparition progressive du réflexe d'extrusion, capacité d'avaler des aliments non liquides, apparition du mouvement latéral de mastication, capacité de s'asseoir avec appui, contrôle postural de la tête et du cou, meilleure fermeture de la bouche.

Néanmoins le lait reste l’aliment de base du nourrisson durant toute la première année de vie  même après la diversification alimentaire

Le lait de vache  pauvre en fer, en acides gras essentiels et riche en protéines ne doit jamais être utilisé avant l’âge de 1 an, et ne le sera de préférence pas avant 3 ans (le lait demi-écrémé doit être banni jusqu'à cet âge).

II n'y a aucune indication des formules de soja dans l'alimentation du nourrisson normal ou atopique. Les laits d'autres espèces animales (chèvre, brebis, ânesse ...) ne remplissent pas les besoins nutritionnels du nourrisson et sont à déconseiller.

 

Fin des évictions systématiques

L'éviction des allergènes principaux n'est plus recommandée.

Bien que le lait soit l'aliment essentiel et suffisant jusqu'à l'âge de six mois, dans l'optique de la

prévention des allergies, la diversification alimentaire peut être débutée à partir de 17 semaines, date à partir de laquelle se situerait la «fenêtre d'opportunité» pour faciliter l'induction de la tolérance alimentaire.

L'Espghan note qu'il n'existe aucune preuve scientifique convaincante que l’évitement  ou l'introduction tardive des aliments potentiellement allergisants, comme le poisson et les œufs, réduit les allergies, que ce soit chez les bébés considérés comme à risque accru comme chez les autres . Retarder l'introduction des aliments au delà de 8 mois n'apporte pas d'avantage notable (2, 4).

Au même titre, il est maintenant conseillé d'introduire le gluten à doses très progressives entre 4 et 7 mois, même chez les enfants allaités au sein, pour diminuer le risque de maladie caeliaque.

Comment diversifier ?

La diversification doit être progressive en commençant par une ou deux cuillères à café données avant ou après le biberon de lait ou mélangées à celui-ci, lors de l'un des repas.

 Introduire un nouvel aliment à la fois pendant quelques jours avant d'en introduire un autre.

Cela permet d'observer la tolérance de l'enfant et aussi de varier les goûts, l'expérience de la variété accroît l'acceptation d'un nouvel aliment (6).

Ne pas forcer l’enfant ; si un nouveau goût ne lui plait pas, il lui sera représenté quelque temps plus tard,

Pour les légumes, te choix est large : carottes, haricots verts, courgettes, épinards, potiron, artichaut…  frais ou surgelés ou en petit pots pour bébés, les légumes à goût prononcé ou à forte fermentation intestinale (poivrera, choux, navets, céleri...) seront proposés plus tardivement. Les légumes seront cuits à la vapeur, à l'eau bouillante, à l'étuvée, l'ajout de pommes de terre intervient après 6 mois.

Pour les fruits, suivant la saison : pomme, poire, coing, banane, pêche, abricots...

Ne pas ajouter de sel

Ne pas ajouter de sucre qui masque la saveur naturelle et habitue l'enfant au goût du sucré (3).

Viande, poisson, œuf sont introduits, semaine après semaine, dans cette même période, à la dose de 10 grammes d'abord puis 20 gr vers 9 mois (une cuillère à café correspond à environ 5 grammes).

Toutes les viandes, pochées ou grillées, qu'elles soient blanches ou rouges sort possibles en évitant la charcuterie sauf le jambon cuit dégraissé. Cet ajout de viande augmente tes apports en fer (5).

Les aliments sont moulinés (texture légèrement grumeleuse)

Une petite quantité d'huile sera ajoutée dans les légumes pour les repas sans lait ni laitage

Cette diversification est associée aux laits spécifiques pour enfant en bas âge, type laits 3 ou laits de croissance (réduction de l'apport protéiques, apports en AGE, en fer, Zinc, et vitamines).

 

 

Les conclusions de l'ESPGHAN




Vous trouverez ci-dessous un résumé des principales conclusions de la Société Européenne de Gastroentérologie, Hépatologie et Nutrition Pédiatrique (ESPGHAN) :

L'allaitement maternel est souhaitable jusqu'à 6 mois.

La diversification alimentaire, c'est-à-dire l'introduction d'aliments solides ou liquides autres que le lait maternel ou infantile − ne devrait pas commencer avant 17 semaines et pas après 26 semaines. Cette recommandation vaut à la fois pour les enfants allaités et pour ceux qui sont nourris au lait infantile, même si leurs besoins peuvent être différents.
Aujourd'hui, le fait que la diversification alimentaire avant 17 semaines puisse avoir une influence sur un risque d'obésité dans le futur n'est pas clairement établi.

Il n'a pas été prouvé qu'éviter ou retarder l'introduction d'aliments potentiellement allergisants comme le poisson ou les œufs réduise les allergies, ni chez les enfants considérés comme « à risque », ni chez les autres (l'American Academy of Pediatrics a remis les mêmes conclusions dans une étude récente sur les influences de l'alimentation sur le développement des maladies atopiques). En effet, l'exposition retardée à des aliments potentiellement allergisants pourrait accroître le risque allergique.

Le gluten de devrait pas être introduit avant 4 mois, mais les aliments contenant du gluten devraient être introduits avant l'âge de 7 mois. Pour ce faire, de petites quantités de gluten devraient être introduites, de préférence pendant que le bébé est encore allaité. Ceci pourrait réduire le développement de la maladie cœliaque, des diabètes de type 1 et de l'allergie au blé.

Les bébés passent par différentes étapes alimentaires au cours de leur développement. Chaque bébé doit recevoir une alimentation appropriée. Cependant, il est important de prendre en compte le fait qu'il existe une fenêtre critique pour l'introduction des morceaux, et si ceux-ci ne sont pas introduits avant l'âge de 10 mois, cela peut entraîner des difficultés alimentaires dans le futur.

Pendant la période de diversification alimentaire, les bébés allaités devraient recevoir au moins 90 % de leurs besoins en fer via l'alimentation diversifiée. Ce fer devrait être suffisamment assimilable par l'organisme.

Le lait de vache est pauvre en fer. Il ne doit pas être utilisé comme apport laitier principal avant 12 mois, bien que de petites quantités puissent être utilisées dans le cadre d'une alimentation diversifiée.

Les nourrissons et les enfants qui reçoivent une alimentation végétarienne doivent recevoir un apport en lait suffisant (environ 500 ml, lait maternel ou lait infantile), et des produits laitiers dans leur alimentation.

Les régimes végétariens ne sont pas appropriés pour les nourrissons et les enfants en bas âge.

Des recherches supplémentaires doivent être effectuées afin de clarifier les effets des différents aliments et/ou nutriments sur la croissance, le développement et la santé pendant cette période de croissance.

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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